Droit de réponse à l’article de Michel Bellaton du 22 juillet dernier, page région

 

Voie de garage pour le projet Lyon-Turin

Soulagement des citoyens franco-italiens

Ou catastrophe pour quelques élus irresponsables?

 

La question mérite d’etre posée, et en tout cas le titre utilisé dans l’édition du Dauhiné Libéré le 22 juillet dernier par Michel Bellaton est pour le moins surprenant.

Ce journaliste semble ignorer qu’il existe une charte de l’environnement, adoptée par le gouvernement français, laquelle prévoit que chaque citoyen a droit a un environnement équilibré.

 

Nous posons la question : est il équilibré de concentrer dans plusieurs petites communes de lourdes infrastructures telle que ligne TGV, ligne de Fret ferroviaire, doublement de ligne très haute tension, autoroute?

 

Ce journaliste semble ignorer aussi que la procédure du débat public (loi du 2 février 1995) n’a jamais été mise en place pour ce projet délirant et pharaonique (23 milliards d’euros, sans compter le matériel roulant).

 

Ce journaliste semble ignorer aussi que nos voisins italiens contestent depuis 15 ans ce projet dévastateur pour l’environnement, (présence d’amiante, de rocher radio actives) et que la contestation emporte une quasi unanimité de l’autre coté des Alpes.

 

Quid des réflexions citoyennes et tres critiques de l’ancien ministre du budget, Francis Mer qui dans son dernier livre dénonçait le projet qu’il qualifiait de « rails en or ».

 

Il contestait les estimations de trafic fret et voyageur, affirmant qu’il n’y aurait que 500.000 voyageurs par an sur ce trajet,(soit un seul TGV par jour) bien loin des 3,5 millions affirmés dans le dossier. Pour ce faire, il s’appuyait sur la fréquentation ferroviaire entre Londres et Paris (eurotunnel) en appliquant une simple regle de trois: Paris+Londres= 20 millions d’habitants pour 5 millions de voyageurs.

Lyon+Turin= 1,6 millions d’habitants, soit, 400.000 voyageurs.

 

Quand au fret, Francis Mer rappelait que l’augmentation de trafic marchandises pour les 20 prochaines années étaient totalement farfelues. Se basant sur les 20 dernières années, on était passé de 4300 poids lourds par jour, a 4200 aujourd’hui !!!

 

Chacun sait aujourd’hui que le report des marchandises de la route vers le rail ne passe pas par la création d’un tunnel de base, ni par la création d’une voie nouvelle dédiée au fret, mais plutot par la mise en place d’une technologie innovante, qui a l’instar des TGV, permettrait de rouler a 130 kmh, de franchir des pentes de 3%, et de charger ou décharger le fret en moins de 6 minutes. (voir par exemple le systeme r-shift-r). c’est a ces conditions que le fret ferroviaire peut réussir, et cela passe par la normalisation du tunnel actuel du Fréjus, et la modernisation du réseau existant.

 

Cette normalisation est prévue et financée, mais pour l’instant le chantier avance a la vitesse du fret ferroviaire français actuel : 7km/h ( c’est effectivement la vitesse des convois de fret aujourd’hui en France.)

 

Et cela explique pas mal de choses, notamment l’abandon du réseau actuel de fret ferroviaire par la plupart des transporteurs de ce pays, qui juge ce moyen de transport trop cher, trop lent et peu fiable.

 

Olivier CABANEL

Co président de la coordination franco italienne,

face aux projets ferroviaires alpins.